Le voyage fantastique
Ciné-conte pour soprano, pianos et électronique sur le film éponyme de Richard Fleicher
L’ensemble musical Sentimental Noise, après avoir abordé différents genres cinématographique ; le fantastique, le burlesque, le péplum, différentes formes ; le ciné-concert, le ciné-opéra, propose un ciné-conte basé sur le film « Le Voyage Fantastique » de Richard Fleischer, film de science-fiction, réalisé en 1966.
Il s’agit d’une création musicale et sonore pour voix (parlée et chantée), pianos (acoustique, piano Fender Rhodes) et dispositif électronique.
Le film raconte les aventures d’un groupe de scientifiques qui ont été miniaturisés pour voyager dans le corps d’un savant blessé afin de le guérir d’une blessure au cerveau. Au défi scientifique, s’ajoute la crainte d’un sabotage, le savant étant un transfuge des pays de l’Est.
Deux univers filmiques cohabitent dans le film : Le monde extérieur ; la réalité et le milieu intérieur ; le corps exploré.
Le monde extérieur traité cinématographiquement de façon conventionnelle, générera une écriture sonore nourrie par une démarche de sound design et une écriture musicale inspirée par les expérimentations pianistiques de Henry Cowell et John Cage, soit une partition plus bruitée que mélodique.
Le milieu intérieur baigné cinématographiquement par une esthétique psychédélique générera une écriture musicale et sonore plus onirique, le piano acoustique et le piano Rhodes jouant des notes rares qui résonneront pendant que l’électronique tissera un réseau de mailles ténues, à base de micro-pulsations, de blocs répétitifs, de textures. On citera pour influences les propositions musicales de Alva Noto et Ryuchi Sakamoto.
La voix sera féminine, et sa fonction fera référence à la fois à celle du bonimenteur dans le cinéma muet mais également, nous sommes dans le conte, à celle de la mère conteuse.
La voix sera « parlée » pour tout ce qui a trait au monde extérieur, se substituant au dialogue en se synchronisant par moments aux acteurs.
Pour ce qui a trait au milieu intérieur, elle sera chantée, se substituant aux dialogues afin de renforcer l’aspect onirique et poétique de ce voyage fantastique et peut-être permettre au spectateur de retrouver la plénitude de l’enfant emporté par le récit portée par une voix familière et bienveillante. Peut-être, finalement, raconter le cinéma ?
Christian Girardot
Soprano : Karine Sérafin
Composition musicale, conception et pianos : Christian Girardot
Composition musicale, création électro-acoustique, électronique : Daniele Segre Amar
Livret : Alexandre Rolla
Ce spectacle a été créé les 9 et 10 juin 2012 à l’invitation du LILLE PIANO FESTIVAL